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Le Récap du 08/04/2022

AFFAIRES

  • Le Parquet National Financier a ouvert une enquête pour des soupçons de « blanchiment aggravé de fraude fiscale » concernant le cabinet de conseil McKinsey proche du gouvernement, qui a bénéficié depuis 2017 de contrats contestés avec l’État, sans avoir payé d’impôt sur les sociétés (source) (source)
  • Les révélations continuent sur les montants dépensés pendant le quinquennat auprès de cabinets de conseil, pour des réalisations contestées (voir nos précédents récap ici et ) :
    • Ainsi, en 2019, l’exécutif a confié une mission à 18 experts de la petite enfance (dont le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik) sur les 1000 premiers jours de l’enfant, alors qu’au même moment il a fait appel, sans leur dire, à un cabinet privé pour réaliser la même étude en doublon pour plus de 400 000 euros d’argent public (source)
  • On l’évoquait en février, les enquêteurs du Parquet National Financier ont désormais ouvert une enquête visant la préfète Régine Engström, nommée par E. Macron il y a un an et réputée proche de lui, sur un potentiel conflit d’intérêts concernant un projet immobilier mené par son ancien employeur, le promoteur Nexity. (source) (source)
  • On l’évoquait en juillet 2020, des écoutes judiciaires confirment désormais que contrairement à ce qu’avait affirmé l’Élysée, la situation judiciaire de Michel Platini a bien été évoquée lors d’une rencontre avec E. Macron (source) (source)
    • Ces écoutes confirment également l’implication d’un haut magistrat en poste à la Cour de cassation et proche d’E. Macron dans cette affaire (source) (source)
    • Pour rappel, E. Macron a ensuite soutenu publiquement Michel Platini, alors en proie avec la justice, au mépris de la séparation des pouvoirs (source)
  • Le ministre de l’éducation Jean Michel Blanquer a cherché à joindre Laurent Bigorgne pendant sa garde à vue (voir notre précédent Récap pour les détails de cette affaire) (source)

ECONOMIE / INEGALITES

  • La réforme de la CAF, qui a été pilotée par le cabinet McKinsey pour un coût de 4 millions d’euros d’argent public, et qui était censée simplifier les démarches a eu l’effet contraire : entrée en vigueur il y a un an, le délai de traitement des dossiers s’est encore allongé (source)
  • En cas de réélection, plutôt que d’augmenter le smic, E. Macron promet une «prime allant jusqu’à 6 000 euros, sans charges ni impôts». En réalité, il s’agit d’une nouvelle version de la « prime Macron » laissée au bon vouloir des employeurs, et sous conditions : (source)
    • Pour espérer la toucher, il faudra non seulement travailler pour une entreprise disposant d’un accord d’intéressement, mais aussi et surtout que l’employeur ait envie de débourser cette somme (source)
    • Pour rappel, la précédente « prime Macron » n’a été versée qu’à un salarié du privé sur cinq ; et pour ces rares personnes qui en ont bénéficié, le montant a été deux fois moindre que le plafond (source)
    • Par ailleurs, il convient de rappeler que ces primes « sans charges ni impôts » (sic) constituent des éléments de rémunération ne donnant pas de droit à la retraite ou au chômage, et contribuent de fait au dé-financement de la sécurité sociale (source)
  • En cas de réélection, la mesure d’E. Macron visant à permettre aux conjoints en union libre de déclarer ensemble leurs revenus pourrait coûter 800 millions d’euros par an à l’État, et profiterait d’abord aux ménages les plus riches. (source)
    • Pour information, ce mécanisme actuellement appliqué pour les conjoints pacsés ou mariés, ampute déjà de 11,1 milliards d’euros les recettes fiscales de l’État (soit deux fois le budget de la justice) au profit des ménages les plus riches (chiffres 2017) (source) (source)

RETRAITES

  • En cas de réélection, E. Macron promet « d’indexer les retraites sur l’inflation dès cet été » au lieu d’attendre le 1er janvier 2023, alors que le décalage de dates, ainsi que la désindexation ont notamment eues lieu sous son quinquennat : (source)
    • En 2018, le gouvernement décidait que la revalorisation prévue au 1er octobre était reportée au 1er janvier de l’année suivante ; en 2019 et 2020, le gouvernement décidait de ne pas indexer les retraites sur l’inflation (source) (source)

LIBERTES / SECURITE

  • En cas de réélection, E. Macron souhaite la « privation de droits civiques pour ceux qui s’en prennent aux dépositaires de l’autorité publique » – ce qui inclut le droit de vote : or les plaintes abusives des forces de l’ordre pour rébellion ou outrage sont nombreuses et en hausse, d’autant plus qu’elles sont difficilement contestables – des avocats dénonçant même un véritable «business» (source) (source) (source) (source) (source)
  • La police place des micros dans une bibliothèque anarchiste (source)

VIOLENCES POLICIERES

  • Une étude indépendante des soignants bénévoles dans les manifestations chiffre à 25700 blessés lors des manifestations des Gilets Jaunes, soit plus de dix fois plus que le chiffre avancé par le gouvernement (2495 blessés) qui ne comptabilise en réalité que les personnes prises en charge par les sapeurs-pompiers (source)
    • Les personnes affectées par les gaz lacrymogènes est quant à lui estimé à 275000 (source)
    • Le mouvement « Retraites » comptabilisent à eux seuls 2100 blessés supplémentaires, et 36000 personnes affectées par les gaz lacrymogènes (source)
    • Parmi toutes ces victimes, deux tiers des atteintes sont des blessures traumatiques, et plus d’une blessure sur six (18.1%) concerne des blessures traumatiques à la tête, alors que la frappe de la tête est normalement proscrite (source)
  • Contrairement aux discours des autorités à l’époque, une expertise judiciaire appuie la responsabilité de la police dans la chute ayant provoqué la mort de Steve Maia Caniço à Nantes lors de la fête de la musique en 2019 (source)
    • Les explications du commissaire pour justifier l’emploi de grenades lacrymogènes sont également démenties par l’expertise judiciaire (source)

EDUCATION / RECHERCHE

  • E. Macron rétropédale sur ses propos concernant l’apprentissage dès l’âge de 12 ans : il accuse ses opposants de relayer une prétendue « fake news », en prétendant ne pas avoir tenu de tels propos, alors que c’est le compte officiel En Marche qui a relayé la vidéo dans laquelle E. Macron promet « alternance, apprentissage, et orientation dès la 5ème » (sic) (source) (source) (source) (source)
  • La plateforme de sélection aux études supérieures Parcoursup est hors service pour le dernier jour de dépôt des dossiers de candidature – un délai supplémentaire de 24h a du être accordé (source)
  • La plateforme de dépôt de candidatures de l’enseignement supérieur est hors service pendant cinq jours (source)

SANTE

  • Dans plusieurs villes de France (Metz, Le Mans, Orléans, Pontarlier, etc.), l’hôpital est de nouveau sous très forte tension en raison à la fois d’un afflux de patients et de l’insuffisance des effectifs – le « plan blanc » y est réactivé (source)
  • Le manque de personnel est également pointé du doigt dans plusieurs décès en hôpital ces dernières semaines : la victime d’une bavure policière est morte après avoir été envoyée vers un autre hôpital faute de pouvoir être prise en charge dans le premier ; une personne est morte après être restée 12h aux urgences sans avoir pu être prise en charge (source) (Canard enchaîné du 06/04/2022)

MEDIAS

  • Des médias se voient refuser l’entrée à l’unique meeting de campagne d’E. Macron (source) (source)
  • E. Macron ne participera pas à « Elysée 2022 », la dernière grande émission politique avant le premier tour de la présidentielle. Il sera donc le seul candidat à la présidentielle à ne pas s’y rendre (source) (source)
    • Pour des questions de temps de parole, France 2 se retrouve contrainte à diffuser des images du meeting d’Emmanuel Macron, avec applaudissements et hourras du public, sans possibilité de relance ou contradiction de journalistes (source) (source)

CAMPAGNE PRESIDENTIELLE

  • Alors que les établissements scolaires ont l’obligation de neutralité, ces derniers ont reçu un courrier puis un email émanant d’un collectif se présentant comme l’équipe de campagne d’E. Macron (source)
  • Après le fiasco de la distribution des plis électoraux aux dernières élections confiée à une entreprise privée (voir nos précédents récap ici, et ), le gouvernement a confié une mission de supervision de la distribution des professions de foi pour l’élection présidentielle au cabinet de conseil Sémaphores (qui appartient à un proche d’E. Macron) pour près de 290 000 € (source) (source)
    • A quatre jours des élections, plus de la moitié des électeurs n’avaient toujours pas reçu les professions de foi électorales des candidats ; cela concernait toujours près d’un tiers des électeurs à trois jours de l’échéance (source) (source)