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Récap « Législatives » : des investitures controversées, des irrégularités, et un rapprochement avec le RN

Des investitures controversées
Le chef de l’État Emmanuel Macron s’est consacré pleinement aux législatives du 12 et 19 juin. Il est devenu « super directeur de campagne » et revendique de valider une à une les investitures de députés. Pourtant, la nomination de nombreux candidats de la majorité présidentielle aux législatives s’avère problématique : (source) (source)

  • Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, toujours au cœur d’une enquête portant sur des accusations de viols est investi par la majorité présidentielle aux législatives. Il est réélu (source) (source)
  • La députée LREM Claire Pitollat est accusée d’harcèlement et d’avoir facturé des dépenses personnelles avec de l’argent public de l’Assemblée, notamment pour ses vacances. Elle a été réinvestie par la majorité présidentielle aux législatives. Elle est réélue (source) (source)
  • Jérôme Peyrat, condamné en 2020 à verser 3000€ pour violences conjugales à son ex-compagne qui avait eu 14 jours d’ITT, a été investi par la majorité présidentielle aux législatives. (source)
    • Il ne retira sa candidature qu’au terme de deux semaines complètes de polémiques (source)
  • Le député LREM Yves Blein est visé par une enquête préliminaire du parquet de Lyon depuis 2021 pour « harcèlement sexuel ». Il a été investi par la majorité présidentielle aux législatives. Il est néanmoins battu (source) (source) (source) (source)
  • Le député LREM Gilles Le Gendre est l’objet d’un signalement auprès de la procureure de la République de Paris à pour des affaires de harcèlement moral et sexuel. Il maintient sa candidature pour sa réélection (Le signalement sera ensuite classé sans suite, mais un recours a été déposé). Il est réélu (source) (source) (source) (source)
    • Il également affirme ne pas avoir «connaissance de cas précis suspects» et évoque «quelques conflits du travail» sur des cas de harcèlement moral et sexuel à l’Assemblée. (source)
  • Le député LREM Jean-Claude Leclabart est accusé d’avoir multiplié les projets coûteux pour plus de 6,5 millions d’euros, votés dans des conditions litigieuses, juste avant de quitter la présidence d’une communauté de communes. Mis en examen pour « faux en écriture publique », il a été réinvesti par la majorité présidentielle aux législatives. Il est battu. (source) (source)
  • Michel Fanget, député Modem (inclus dans la formation de la majorité présidentielle « Ensemble ! » ), reste candidat malgré une peine d’inéligibilité après un procès pour « complicité d’escroquerie ». Sa candidature à été finalement refusée par le tribunal administratif (source) (source)
  • La députée Sandrine Josso, visée par une enquête judiciaire pour « abus de confiance », a été investie par la majorité présidentielle aux législatives. Elle a demandé à son assistante de lui prêter 10 000 euros en contractant un crédit à la consommation. Elle ne l’a pas remboursée. Elle est réélue (source) (source)
  • La députée Patricia Mirallès, accusée d’avoir utilisé sa cagnotte d’élue (destinée à financer ses frais professionnels) pour sa famille et ses dépenses personnelles, a été investie par la majorité présidentielle aux législatives. Elle est réélue (source) (source) (source) (source)
  • La députée Laetitia Avia, visée par une enquête pour « harcèlement moral » après des plaintes déposées par cinq anciens collaborateurs à l’Assemblée a été investie par la majorité présidentielle aux législatives. Elle est battue (source) (source)
    • Elle a déclarée qu’elle n’avait pas « connaissance » des plaintes déposées contre elle, malgré l’enquête en cours dans laquelle elle a même été auditionnée (source) (source)
  • La députée Anne-France Brunet, visée par une plainte pour violences et harcèlement (humiliations en public, appels, fracture d’un os…), a été investie par la majorité présidentielle aux législatives. Elle est battue (source) (source) (source) (source)
  • La députée Sira Sylla, condamnée pour non-respect du temps de travail, licenciement sans cause réelle et sérieuse, harcèlement moral sur une collaboratrice, à nouveau en procès pour d’autres faits de harcèlement, a été investie par la majorité présidentielle aux législatives. Elle est battue (source) (source)
  • Le conseiller politique d’Emmanuel Macron, Thierry Solère, sous le coup de treize mises en examen, notamment pour « détournement de fonds publics », « trafic d’influence passif » et « emploi fictif » a été investi par la majorité présidentielle aux législatives – il retirera finalement sa candidature (source) (source) (source)
  • Le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Woerth, mis en examen pour « complicité de financement illégal de campagne électorale » dans le cadre de l’affaire Sarkozy-Kadhafi, soupçonné d’avoir accordé une aide fiscale à Bernard Tapie dans l’affaire Adidas-Crédit Lyonnais, a été investi par la majorité présidentielle aux législatives. Il est réélu (source) (source)
  • Le député Buon Tan, accusé d’ingérence au profit du gouvernement Chinois, et faisant l’objet d’une enquête pour détournement de fonds a été investi par la majorité présidentielle aux législatives. Il est battu (source) (source) (source) (source)
  • Le député M’jid El Guerrab, coupable de violence avec arme pour avoir frappé à coup de casque un élu socialiste a été investi par la majorité présidentielle aux législatives – il ne retirera sa candidature qu’une fois condamné à trois ans de prison dont un ferme et deux ans d’inéligibilité quelques jours après (source) (source)
  • Le député LREM Sylvain Maillard, mis en cause dans les Pandora Papers, a été investi par la majorité présidentielle aux législatives. Il est réélu (source) (source)
  • Benjamin Haddad, qui travaille pour Atlantic Council, enregistré auprès de l’UE comme une instance de lobbying – sans pour autant l’avoir enregistré auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique – a été investie par la majorité présidentielle aux législatives. Il est élu (source) (source)
  • La député LREM Anne-Christine Lang, épinglée pour avoir réglé des dépenses privées avec son indemnité représentative de frais de mandat, a été investie par la majorité présidentielle aux législatives. Elle est battue (source) (source)


Le déroulement des élections est le théâtre de plusieurs irrégularités :

  • Le nouveau nuancier politique mis en place par le ministère de l’Intérieur, et utilisé pour les présentations des résultats à l’élection, intègre la formation «Ensemble !» (issue de l’accord entre la majorité présidentielle, Modem, Horizons et Agir), mais pas la formation «Nupes» (issue de l’accord entre LFI, PS, EELV et le PCF). (source)
    • Saisi, le Conseil Etat sanctionne cette décision, et juge que la décision du ministère de l’Intérieur « portait atteinte à la sincérité » de la communication des résultats (source) (source)
  • Au terme du 1er tour, le ministère de l’Intérieur affirmera que la majorité est en tête, alors que de nombreux journaux (dont Le Monde) démentent, et placent la Nupes en tête : le ministère de l’Intérieur a en effet décidé de ne pas compter certaines candidatures comme étant Nupes, faisant ainsi artificiellement apparaître en tête la majorité présidentielle (source)
  • Par ailleurs, plusieurs ministres ont violé la période de réserve. Notamment la ministre de l’enseignement supérieur Sylvie Retailleau en appelant à voter pour la majorité (source) (source)


Le second tour voit la majorité amorcer un rapprochement avec le RN, contre la gauche :

  • Au second tour des législatives, seuls six candidats « Ensemble ! » sur 61 appellent à voter pour la « Nupes » contre le RN. Vingt n’ont pas voulu donner de consignes de vote (source)
  • La ministre de l’écologie Amélie de Montchalin a même appelé à « faire un barrage très clair […] aux anarchistes d’extrême gauche » (sic) (source) (source)