En complément de notre Récap hebdomadaire, nous avons publié une longue chronologie sourcée, dédiée à l’épidémie du Covid-19 et à sa gestion de crise : c’est à lire ici.
AFFAIRES
- En mars, alors que l’épidémie faisait déjà des ravages, le gouvernement a ignoré les propositions d’importation de dizaines de millions de masques pour les soignants, faites par des entreprises pourtant jugées fiables par l’État lui-même. (source)
- Dans ses choix d’approvisionnement en masques depuis la Chine, l’exécutif a pris le risque de s’appuyer sur uniquement 4 gros fournisseurs pour l’ensemble de ses commandes … dont certaines usines se trouvaient à Wuhan et n’ont donc pas pu expédier de commandes avant le 2 avril, il y a deux semaines seulement (source)
- Au 28 mars, la commande de masques passées par la France ne contient que 74 millions de masque FFP2 dans le milliard annoncé. Or ce sont ces masques qui manquent le plus au personnel soignant (source)
- Le « pont aérien » depuis la Chine vanté par le ministre de la Santé Oliver Véran le 28 avril ne livre que 20 millions de masques par semaine : c’est deux fois moins que les besoins hebdomadaires du personnel soignant (source)
- À ce rythme, ce n’est pas « d’ici fin juin » que les 2 milliards de masques commandés à la Chine par la France seraient livrés comme annoncé par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, mais … d’ici deux ans (source) (source)
- Dans la même durée, les entreprises et les collectivités locales françaises, aidées par les services de l’Etat, ont été plus efficaces que le gouvernement : elles ont réussi à importer plus de masques (au moins 50 millions de masques) … pour leurs propre usage, le gouvernement ayant décidé d’assouplir les réquisitions (source)
- Rappel: nous avions déjà détaillé d’autres défaillances dans l’approvisionnement des masques par l’exécutif dans un précédent Récap à lire ici (section « Affaires »)
SANTE
- La capacité de la France à réaliser des tests est toujours ralentie par le manque de matériel pour faire les prélèvements (source)
- E. Macron reconnaît que la France n’était « pas assez préparée » : il disait le contraire un mois auparavant (source)
- E. Macron promet une réouverture progressive le 11 mai, qui commencerait par les établissements scolaires à partir de cette date. Plus tôt le même jour, un des médecins qui a conseillé Macron expliquait que « les écoles, c’est toujours ce qu’on rouvre en dernier« . La veille l’INSERM préconisait une réouverture des écoles à « l’automne/hiver » : la décision de l’exécutif laisse craindre que les motivations économiques l’emportent sur les raisons sanitaires, en cherchant avant tout à libérer les parents de la garde de leurs enfants (source) (source) (source) (source)
LIBERTÉS
- Dans plusieurs villes, des habitants confinés ont reçu la visite de policiers parce qu’une banderole à connotation politique décorait leur fenêtre (source)
- Les participants à une messe clandestine en plein confinement sont libres de rentrer chez eux sans être verbalisés. Les premiers policiers ont même été sommés de repartir par intervention de la Préfecture de police (source) (source)
- A l’inverse, un homme est verbalisé et empêché de se rendre au chevet de son père mourant (source)
- Pour constater la réitération de l’infraction de confinement, les policiers et gendarmes consultaient un fichier (dénommé ADOC pour « Accès au dossier des contraventions »), sur lequel les verbalisations électroniques sont enregistrées. Or ce fichier créé par un arrêté du 13 octobre 2004 était destiné aux infractions routières et non pour les contraventions de 4e catégorie (source)
TRAVAIL / CHÔMAGE
- Reprenant l’avis du MEDEF, la secrétaire d’État à l’Économie Agnès Pannier-Runacher prévient « qu’il faudra probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant » à la sortie du confinement. La possibilité de rétablir l’ISF pour mettre à contribution les grandes fortunes est toujours écarté par l’exécutif (source) (source)
- Dans la fonction publique, les RTT et congés payés pourront être rognés de 5 à 10 jours, pour compenser la baisse ou l’interruption d’activité due au COVID-19 (source) (source)
- Suivi : les démarches engagées depuis quelques semaines par la Direction Générale du Travail pour tenter de limiter les interventions des inspecteurs du travail se poursuivent : un inspecteur du travail est même suspendu de ses fonctions après avoir engagé une procédure contre une entreprise, les contrôles devant désormais être validés au préalable par la hiérarchie, qui s’attribue un droit de veto inédit (source) (source) (lire également notre précédent Récap)
- Suivi : L’application du 1er volet de l’assurance chômage, qui a durci les conditions d’éligibilité au 1er novembre 2019, accélère la précarité en raison de la baisse d’activité due à la crise du coronavirus. En l’absence de crise, il était déjà prévu que cette réforme impacte négativement un chômeur sur deux, et supprime entièrement l’allocation à 200000 personnes. Le chiffrage supplémentaire conséquence de l’épidémie n’est pas encore connu (source) (lire également notre Récap à ce sujet)
ET AUSSI
- Le secrétariat d’Etat à l’égalité entre les hommes et les femmes a publié un « Guide des parents confinés”, confiant à plusieurs « pros » la rédaction de « 50 astuces« . Mais on y trouve notamment des « conseils » pour inviter à « faire sortir en chacun l’entrepreneur qui est en lui” ainsi que qu’un lien d’auto-promotion vers un cabinet de conseil (source) (source)