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Le Récap du 10/04/2020

SANTÉ

  • Il aura fallu plus de deux mois après le début de l’épidémie pour que le gouvernement communique sur les décès dans les maisons de retraite. A cette date, la comptabilité de ces établissements dans les chiffres officiels est encore incomplète. (source)
  • Nous rappelons que la prise en compte des maisons de retraites ne permet pas pour autant un comptage d’ensemble de la mortalité lié au virus (personnes décédés chez elles, etc.). Selon des comparaisons de surmortalité, les décès pourraient être le double de ceux annoncés. D’autres pays comme l’Italie ont opté depuis le début pour un comptage plus large en réalisant des tests post-mortem. (source) (source) (source)
  • Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, annonce que les 2 milliards de masques commandés à la Chine par la France seront livrés d’ici … la fin du mois de juin (c’est à dire dans plus de 2 mois et demi). Dans un rapport de mai 2019 demandé par la Direction Générale de la Santé, les experts chiffraient déjà « qu’en cas de pandémie, le besoin en masques est d’une boîte de 50 masques par foyer, à raison de 20 millions de boîtes en cas d’atteinte de 30% de la population » et invitaient à “considérer l’importance du stock en fonction des capacités d’approvisionnement garanties par les fabricants” (source) (source)
  • Plus d’un infirmier sur deux constate un manque de masques de protection respiratoire, selon une enquête d’un syndicat auprès de plus de 30000 soignants (source)
  • Face à la pénurie, l’État est amené à court-circuiter et réquisitionner les livraisons prévues pour certaines régions. Le ministre de l’intérieur dément mais est contredit par un arrêté préfectoral (source) (source) (source)
  • Les risques de ruptures des médicaments anesthésiants nécessaires à la mise en assistance respiratoire se confirment : certains établissements sont à moins de 24 heures de stock. Le stock vétérinaire destiné aux animaux va être réquisitionné au niveau national pour palier au manque. Jusqu’au début du mois de mars, la Direction Générale de la Santé n’a pourtant anticipé aucune indisponibilité de médicaments. (source)
  • Alors que les laboratoires vétérinaires (capables de réaliser jusqu’à 300 000 tests par semaine contre le Covid19) avaient proposé leur aide au gouvernement dès le 15 mars, ce n’est que 3 semaines plus tard qu’ils y sont autorisés. Lors de la demande initiale, d’autres pays européens (Allemagne, Espagne, Belgique notamment) utilisaient déjà leurs laboratoires vétérinaires au service de la lutte contre le virus (source) (source)
  • Il est confirmé que l’Allemagne réalise plus de 350 000 tests par semaine. La France, en a réalisé moins de 200 000 … en un mois. C’est plus de 7 fois moins. (source) (source)

TRAVAIL

  • La Direction Générale du Travail multiplie les démarches et les menaces pour tenter de limiter les interventions qui empêcheraient la poursuite des activités économiques, au risque d’accepter que des employeurs peu scrupuleux mettent en danger des salariés mal protégés. (source) (source)
  • L’annonce de la Ministre du Travail Muriel Pénicaud, selon laquelle les parents toucheraient 90% de leur salaire s’il se mettent en arrêt pour garder leur enfant pendant le confinement, ne s’applique en réalité que sous certaines conditions : selon les textes de loi que semblent avoir oublié la ministre, les employés de moins d’un an n’y ont actuellement pas droit. Se basant sur l’annonce ministérielle, plusieurs personnes ont ainsi perdu 40% du salaire promis. (source) (source)

LIBERTÉS

  • Saisi par de nombreux recours contre la prolongation de la détention provisoire sans juge, le Conseil d’Etat les rejette sans débat. (On vous en parlait il y a 2 semaines : la loi sur l’urgence sanitaire qui a été adoptée permet le rallongement des délais de détention provisoire : les détenus non jugés, et donc présumés innocents, peuvent ainsi être maintenus en prison sans l’intervention d’un juge : une première depuis … 1793 et la loi des suspects) (source) (source)
  • A suivre : à l’instar d’autre pays, le gouvernement envisage un traçage numérique des Français volontaires pour dresser « l’historique de leurs relations sociales » dans l’espoir de limiter la diffusion de la pandémie. S’il convient de noter que la solution technique actuellement envisagée semble la moins liberticide (absence annoncée de suivi GPS, code source public, etc), comme pour toute mesure prise dans un contexte d’état d’urgence, il y a un risque de généralisation et d’extension qui doit être considéré. En particulier, plusieurs experts soulignent que l’efficacité de cette technologie (envisagée pour lutter contre la pandémie) n’est justement actuellement pas démontrée pour lutter contre la pandémie … sauf si plus de 60% de la population y est soumise (source) (source) (source)

VIOLENCES POLICIÈRES

  • Plusieurs cas de verbalisations illégitimes (amendes illégales de 135€ pour achat de serviettes hygiéniques, ou absence de ticket de caisse, etc), menant parfois à des coups de la part des forces de l’ordre, ont été révélés depuis le début du confinement (source)
  • Alors que le gouvernement est critiqué pour son non-anticipation des commandes en masques de protection pour le personnel soignant, il n’oublie pas de passer commande en gaz lacrymogène : une commande de plus de 3.5 millions d’euros est placée le 03 mars (source)

MÉDIAS

  • Fâché par le traitement de sa récente sortie à Pantin, l’Élysée n’a pas autorisé la presse à suivre E. Macron dans sa dernière sortie publique à l’hôpital Kremlin-Bicêtre. L’Association de la Presse Présidentielle (APP) « s’alerte de cette dégradation, inédite dans un quinquennat, de la couverture des déplacements présidentiels » (source) (source)
  • L’Élysée diffuse donc ses propres images, laissant penser que le président est applaudi par les soignants : en réalité il s’agit d’une séquence tronquée, les applaudissements des soignants sont en fait destinés à leurs collègues engagés dans la lutte contre le virus, à l’initiative d’une syndiquée CGT (source)