AFFAIRES
- Le parquet de Paris, subordonné au ministre de la Justice, fait savoir qu’il ne relancerait pas l’enquête pour « trafic d’influence » visant le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin (accusé d’avoir abusé de sa position de maire en 2015 pour obtenir des relations sexuelles – il reste néanmoins visé par une information judiciaire pour viol) (source)
- La conseillère spéciale du ministre de la justice, connue pour être la magistrate ayant mis en examen François Bayrou et d’autres élus du Modem pour « complicité de détournement de fonds publics« , a été remerciée de son poste à l’initiative de la directrice du cabinet (l’épisode illustre également les faibles marge de manœuvre du ministre de la justice vis à vis de l’administration) (source)
- François Bayrou est donc nommé « commissaire au plan« . Mais de son propre aveu, il ne sera pas question de mettre en place de … plan au sens propre, ni ne disposera de leviers de décisions ou de moyens spécifiques pour agir. Il cumulera en revanche ce poste avec ses fonctions de maire (source) (source)
- L’Elysée serait le commanditaire de la procédure disciplinaire visant le magistrat vice président d’ANTICOR (association anti-corruption en pointe sur au moins 2 dossiers embarrassants l’Elysée) afin de le faire sanctionner (il a finalement été blanchi, n’ayant rien à lui reprocher) (source)
SANTÉ
- Par décret, le gouvernement réduit la liste des personnes vulnérables. En sont retirées : les personnes ayant des pathologies chroniques respiratoires, les personnes ayant des antécédents cardiovasculaires, les personnes diabétiques présentant des complications, les femmes au 3ème trimestre de grossesse, les personnes de plus de 65 ans non diabétiques (etc…). Désormais ces personnes ne peuvent plus être placées en activité partielle ou bénéficier de télétravail préférentiel, et devront désormais se rendre sur leur lieu de travail (source) (source) (source) (source)
- Par décret, le gouvernement met fin au dispositif de chômage partiel pour les salariés partageant le même domicile qu’une personne vulnérable, qui était jusqu’à la en vigueur afin de les protéger (source) (source)
- L’avis du Haut Conseil de Santé Publique, sur lequel le gouvernement promet avoir basé le protocole de retour en entreprise, est confidentiel et n’est pas communiqué. La médecine du travail n’a, elle, pas été consultée (source)
- Le porte parole du gouvernement Gabriel Attal promet des contrôles en entreprise mais « pas tout de suite » (source)
ECONOMIE
- Le « plan de relance » prévu par le ministre de l’économie Bruno Le Maire est axé essentiellement sur la « compétitivité » (vis à vis des autres pays, dans l’optique d’éviter des délocalisations éventuelles) à hauteur d’un tiers du plan. Pourtant les secteurs les plus touchés sont les services marchands, très largement non délocalisables (source)
- 20 Milliards d’euros, soit un cinquième du « plan de relance » est ainsi consacré à un cadeau sans contrepartie aux entreprises sous forme de baisse des « impôts de production« , qui bénéficiera en priorité aux entreprises les plus polluantes (électricité, gaz, extractions, etc) et à la finance … mais pas aux services marchands (l’hébergement et la restauration sont mêmes les avant-dernier bénéficiaires) (source) (source)
- Cette baisse de cotisation va également profiter d’abord aux grandes entreprises : 280 sociétés vont bénéficier en moyenne de 17 millions d’euros chacune (c’est un quart de la baisse de cotisation qui sera captée par celles ci), tandis que 250 000 entreprises, les plus petites, n’y gagneront que 125 euros (source)
- Pour le gouvernement, cette baisse des « impôts de production » serait justifiée en raison d’un taux très élevé en France … oubliant que la France est aussi le 3ème pays européen qui offre le plus d’aides à la production, bien au dessus de la moyenne européenne (source)
- Ce cadeau de 20 milliards aux entreprises se fait aux dépends des budgets des régions, départements et communes : la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (que le gouvernement prévoit donc de réduire) permet de les financer à hauteur de 17 milliards. En contrepartie, seul 0.6% du plan de relance est proposé pour les « territoires » (source)
- Cette baisse des impôts de production, et les conséquences ci-dessus, est une mesure pérenne, qui sera appliquée chaque année, et qui est ainsi vouée à peser chaque année sur le budget à partir de 2023 (source) (source)
- La piste envisagée pour compenser ce manque à gagner est une augmentation de la TVA : or cet impôt non proportionnel pénalise en priorité les ménages les moins aisés (source)
- Le volet « cohésion » du « plan de relance » (censé être le volet social dédié à l’aide aux plus fragiles) est le moins bien doté des 4 volets qui constituent ce plan. En particulier, le soutien aux personnes les plus précaires ne représente que … 0.8% du budget du « plan de relance« . L’aide aux associations et à l’hébergement d’urgence ne représente que 0.2% (source)
- Le « plan de relance » exclut toujours la mise en oeuvre de moyens pour mettre à contribution l’épargne des plus riches, comme par exemple un retour de l’ISF (source)
- Contrairement à ce que les annonces pourraient laisser croire, les 100 milliards du « plan de relance » ne sont pas prévus pour l’année 2021 : il ne s’agira an réalité que de 30% du chiffre annoncé, c’est à dire un « soutien » de moins d’un point de PIB, et le tout sans aucune mesure de soutien directe à la demande (source)
- De l’aveu du premier ministre Jean Castex lui-même, le plan a pour ambition de créer 160 000 emplois en 2021. Il est pourtant prévu qu’environ un million d’emploi (6 fois plus) soient détruits au cours de l’année 2020 (source)
ECOLOGIE
- Le projet de loi visant à réintroduire les insecticides « néonicotinoïdes » prévoit des dérogations pour tous les secteurs, et pas uniquement pour celui de la betterave auquel il s’adressait initialement. (Ces insecticides néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles » étaient pourtant interdits depuis 2018 : leurs molécules sont responsables de la mort de 300 000 ruches chaque année) (source) (source) (source) (source)
- La France pourrait soutenir un gigantesque projet gazier dans l’Arctique russe (source)
SÉCURITÉ
- L’opération « coup de poing » de police à Grenoble fortement médiatisée par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, suite à la diffusion d’images de bandes armées, s’est soldée sans résultat fructueux. Et pour cause : il s’agissait en fait d’images du tournage d’un clip de rap. Cette opération avait permis à Gerald Darmanin de reprendre le vocable de l’extrême droite dans sa communication (source) (source)
VIOLENCES POLICIÈRES
- Le capitaine Bruno Félix, qui dirigeait l’unité de CRS responsables de la mort de Zineb Redouane et qui a refusé de fournir les armes de son unité à l’IGPN, bénéficie d’une promotion exceptionnelle (source)
- La police n’envisage toujours pas l’arrêt de la clé d’étranglement … mais propose plutôt d’en changer l’appellation pour qu’elle paraisse moins « sauvage » (source)
LIBERTÉS
- La préfecture de l’Hérault interdit, par décret, de danser dans les bars et les lieux publics, sous couvert de lutte contre la pandémie de Covid-19 (source)
SOCIÉTÉ
- Le ministère de l’égalité femmes-hommes, par le biais d’un chargé de mission, menace de censure un livre féministe … qu’il n’a pas lu (source)
- Un rapport sénatorial critique sévèrement l’action du gouvernement quant à la lutte contre les violences faites aux femmes, et son tour de « passe-passe » budgétaire : le budget ne représente que 0.01% du budget de l’Etat, et les « nouveaux » crédits annoncés n’en sont pas vraiment (source) (nous l’évoquions déjà fin novembre 2019, à lire ici)
MEDIAS
- E. Macron s’emporte contre un journaliste, en raison d’un article relatant les négociations qu’il mène en coulisse au Liban avec le Hezbollah (source)