ECONOMIE
- En pleine crise, alors que le CAC40 est soutenu par diverses aides publiques, celui-ci s’apprête à verser 51 milliards d’euros à ses actionnaires : l’équivalent de l’ensemble des dépenses de personnel des hôpitaux publics. Le gouvernement refuse toujours d’encadrer les dividendes (source) (source)
- C’est un montant supérieur (140%) aux profits annuels du CAC40 (37 milliards en 2020). Autrement dit, en moyenne, le CAC40 versera aux actionnaires 100% de ses profits, et puisera dans sa trésorerie pour verser les 40% restants. Ce versement de dividendes se fera donc à nouveau au détriment des investissements, tout en bénéficiant d’argent public (source) (source) (source)
- Rappelons que la contribution des actionnaires au financement des entreprises par le marché boursier est désormais 15 fois moindre que les dividendes qu’ils perçoivent (En 2019, moins de 3 milliards de financement a été apporté aux entreprises par les actionnaires à travers la Bourse) (source)
- Le gouvernement choisit de ratifier une directive européenne afin de faciliter les liquidations judiciaires « le plus rapidement possible« , alors que le pays risque de connaître une vague historique de dépôts de bilan (source)
- Le gouvernement prévoit de la transposer d’ici le 22 mai, par simples ordonnances. La loi « Pacte » votée sous E. Macron en 2019, permet justement de réformer par ordonnance le droit des entreprises en difficulté (source)
- La directive demande la prise en compte prioritaire des intérêts des créanciers (source)
- Pour rappel, comme nous l’évoquions ici fin janvier, cette même directive met également en très grave danger le régime de « garantie des salaires » en cas de liquidation judiciaire, tout en favorisant les mandataires de justice et administrateurs judiciaires – dont certains sont connus pour profiter de rémunérations exorbitantes lors des procédures collectives (source) (source) (source) (source)
- E. Macron vante à nouveau les mérites de la suppression de l’ISF, au prétexte qu’il empêchait l’investissement productif par les marchés : c’est faux. (source) (et on vous l’explique en détail dans ce post)
- Seuls 0,12% des placements boursiers servent à l’investissement (tout le reste ne sert qu’à des fins spéculatives entre actionnaires), et ne financent que 0,4% de l’investissement des entreprises (chiffres 2019, en tenant compte des rachats d’actions par les entreprises ) (source) (source) (source) (source)
DERIVES POLICIERES
- L’IGPN se refuse à enquêter sur l’enquête policière de l’affaire Viry-Châtillon. Cette dernière est pourtant entachée par des auditions tronquées et manipulées ainsi que des manquement déontologiques, ayant conduit à la mise en prison d’innocents (dont des mineurs) pendant plusieurs années (source) (source) (source)
- Le commissaire Grégoire Chassaing, qui a mené l’opération de police ayant conduit à la mort de Steve par noyade à Nantes, est promu directeur départemental adjoint (source)
LIBERTES
- Suivi : en 2020, une semaine après que l’essentiel de loi Avia ait été censuré par le Conseil Constitutionnel, le gouvernement français demandait à la Commission Européenne de faire adopter au niveau européen ce que la Constitution l’empêchait d’adopter en France. Ce contournement est sur le point de réussir (source) (source) (source)
- En effet, le règlement européen « de censure terroriste » est en passe d’être adopté : reprenant des propositions retoquées de la loi Avia, il fait porter le même risque d’atteintes à la liberté d’expression en ligne, soumise à la seule appréciation de la police sans juge, qui pourrait mener à la censure d’opposants politiques et de mouvements sociaux (source) (source)
- Qui plus est, les parlementaires européens ne débattront même pas de ce texte, qui sera adopté sans vote (source)
- Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin présente un nouveau projet de loi « antiterroriste » – la dernière loi en la matière n’a que 8 mois – qui pérennise de façon définitive les lois d’exception « Renseignement » de 2015 et « Silt » de 2017, présentées initialement pour être temporaires et qui arrivaient à échéance. La portée du texte et les atteintes aux libertés individuelles concernent tous les citoyens, notamment : (source) (source) (source)
- Le texte étend ainsi les possibilités de surveillance par les renseignements aux historiques détaillés de navigation Internet (l’adresse complète des pages visitées – une mesure dont la faisabilité technique reste néanmoins incertaine) (source) (source) (source) (source)
- Les possibilités d’échanges de données collectées entre les services de renseignement sont également étendues, même lorsque les finalités d’usage sont différentes : une atteinte au principe de l’individualisation de la surveillance, un des fondements de la loi de 2015 (source) (source)
- La durée de conservation des données collectées est également étendue (source) (source)
- Le texte vise également à faciliter les « perquisitions administratives« . Ces « visites domiciliaires » permettent à la police de pénétrer dans le logement d’une personne sur la base de soupçons (source)
- Le texte reprend aussi une proposition ayant déjà fait l’objet d’une censure par le Conseil Constitutionnel : les personnes sortant de prison et ayant pourtant purgé leur peine pourront se voir appliquer des mesures contraignantes supplémentaires, sur la base d’une évaluation de la dangerosité mal définie et donc sujette à l’arbitraire (source)
- Le texte prévoit de faciliter l’échange vers les préfets des informations concernant les hospitalisés d’office (source)
- Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin souhaite par ailleurs que les « majors d’Internet » créent volontairement des failles de sécurité dans leurs produits (au prétexte de faciliter l’accès aux Renseignements) (source) (source)
- Un dossier de procédure de police visant des militants témoigne de l’utilisation de la vidéosurveillance à leur encontre, obtenue par réquisition de la police auprès de la municipalité, ainsi que de leur fichage politique. Y figure notamment l’appartenance à une liste d’opposition « de gauche » aux élections municipales (et de remarques sanitaires fantaisistes) (source)
- E. Macron déclare que « le couvre-feu doit rester. On va le garder« . Il est envisagé de le maintenir au moins jusqu’en juin. Son efficacité sur la situation sanitaire est pourtant contestée (source) (source) (source) (source) (source)
- Le calendrier de « déconfinement » prévoit de continuer d’interdire les rassemblements en extérieur de plus de 10 personnes, même lorsqu’il sera possible d’être jusqu’à 800 en intérieur (source)
SANTE
- La totalité des députés européens LREM (ainsi que ceux de LR, du RN et du PS) rejettent au Parlement européen un amendement pour lever les brevets sur les vaccins contre le Covid. L’OMS a pourtant exhorté les pays à soutenir l’initiative (source) (source) (source)
- Le Premier ministre Jean Castex ment en affirmant que les variants sud-africain et brésilien « régressent » en France. Ils augmentent. (source)
EDUCATION
- La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal annonce que « les étudiants pourraient être en présentiel à 50%, à partir de la mi-mai ou de la fin-mai » : à cette date le semestre sera terminé, et seuls quelques rares étudiants seront concernés (source) (source)
- Le « droit à la poursuite d’études » (garantissant à tout étudiant titulaire d’une licence la possibilité de poursuivre un master correspondant à son projet professionnel), inscrit au code de l’éducation en 2017, n’est largement pas appliqué (source)
- En réponse, le ministère de l’enseignement supérieur s’apprête à publier un décret… durcissant nettement les conditions d’accès à ce droit à la poursuite d’études (source)
- Comme désormais à chaque reprise des cours, la plateforme « Ma classe à la maison » du CNED est victime de nouvelles pannes. (source)
JUSTICE
- A son tour, le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti propage de fausses informations sur une décision de justice. Avant lui, c’était E. Macron qui avait entretenu la même désinformation, suivi du porte parole du gouvernement Gabriel Attal : (source) (source) (source)
- Pour rappel, et contrairement à l’instrumentalisation qui en est faîte par le gouvernement, l’irresponsabilité pénale retenue par la Justice pour le meurtrier de Sarah Halimi (qui retient le caractère antisémite du meurtre), n’est pas motivée par la prise de drogue, mais par la pathologie mentale du meurtrier le privant de tout discernement (source) (source)
- A l’encontre d’un rapport qui vient d’être publié après de 10 mois de travail sur la question, le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti utilise l’occasion pour déposer un projet de loi sur l’irresponsabilité pénale (source) (source) (source) (source)
SOCIETE
- A une semaine d’intervalle, ce sont deux tribunes d’extrême droite qui ont été publiées dans un journal national – la première appelant à « l’insurrection« , la seconde menaçant le pays d’un putsch militaire et obtenant le soutient de Marine Le Pen du Rassemblement National – sans que le gouvernement ne prenne position : ce n’est qu’après plusieurs jours, pressés par l’opposition, que quelques rares ministres prendront la parole, pour une condamnation toute modérée. (source) (source) (source) (source)
- La Ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher invitera même à minimiser l’épisode (source)
- Une violente agression raciste, impliquant une voiture bélier à l’encontre d’une personne, ne suscite aucune réaction politique du gouvernement (source)
- E. Macron se rend au Tchad assister aux obsèques du président. En dépit d’atteintes à la démocratie et aux droits de l’homme coutumières du président décédé au terme de 30 ans de règne, E. Macron rend hommage à un « ami courageux » (source) (source)
- Ce faisant, E. Macron avalise également le coup d’état perpétré par le fils du président décédé, en étant présent aux obsèques à ses côtés (source) (source)
- La France apporte également son soutien militaire à la junte nouvellement au pouvoir, sans que le cadre légal de ce soutien logistique ne soit connu à ce jour. Interrogé à deux reprises, le ministère des armées a changé de version (source) (source)
AFFAIRES
- L’écrasante majorité (85%) des députés de la majorité LREM-MoDem, qui avaient promis de sourcer les amendements proposés par les lobbyistes et de rendre public leurs rendez-vous avec eux, n’ont pas appliqué leur promesse (source)
ECOLOGIE
- L’ancien ministre de l’écologie François de Rugy va participer à un colloque du lobby des semenciers qui cherche à revoir la définition des OGM (source)
ET AUSSI
- Une personne au ministère de l’intérieur a mis en place, par le biais de démarches commerciaux non désirés et insistants, le harcèlement d’une association de solidarité contre les violences policières (source)