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Le Récap du 26/06/2020

AFFAIRES

  • E. Macron est intervenu personnellement pour disculper son collaborateur le plus proche, Alexis Kohler, alors dans la tourmente en raison de conflits d’intérêts. Suite à son intervention, le rapport d’enquête de police qui accusait Alexis Kohler est réécrit, aboutissant désormais à des conclusions inverses, permettant de classer l’affaire sans suite. E. Macron bafoue également la séparation des pouvoirs en intervenant directement dans une procédure judiciaire individuelle (pour rappel: Alexis Kohler était sous le coup d’une enquête du Parquet national financier pour conflit d’intérêts et prise illégale d’intérêts) (source)
  • Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée et proche collaborateur d’E. Macron, est intervenu pendant 8 ans dans les dossiers du groupe MSC qui appartient à des membres de la famille. Ses liens n’ont pas été mentionnés dans ses déclarations d’intérêts. 2,6 milliards d’euros d’engagement pour l’Etat sont en jeu (source) (source)
  • En décembre 2019, la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) a couvert la ministre des transports Elisabeth Borne qui était alors épinglée pour un risque de conflit d’intérêt (ministre des transports, elle avait alors omis de mentionner son poste d’administratrice d’un lobby de constructeurs). La HATVP était alors dirigée par une haute fonctionnaire liée au cabinet de cette même ministre : l’organisme a renoncé à son contrôle, se contentant d’adopter la vision de la ministre sans vérification, pour rendre un avis favorable à la ministre (source) (source)
  • Pour mener sa campagne municipale dans le 12e à Paris, la députée LREM Laetitia Avia a utilisé ses ressources parlementaires. Une pratique interdite par le code électoral qui peut invalider les comptes de campagne (source)
  • Plusieurs signalements de harcèlements au sein de LREM sont ignorés par les élus du groupe qui ne se positionnent pas sur ces sujets (source)

VIOLENCES POLICIÈRES / IMPUNITÉ POLICIÈRE

  • Les « brigades de répression de l’action violente motorisées » (binôme de policiers à moto, faisant analogie aux « voltigeurs » qui furent impliqués dans la mort de Malik Oussekine en 1986) sont pérennisées comme brigade de police permanente. Jusqu’à présent, celle-ci était temporaire pour chaque manifestation identifiée comme pouvant le « justifier » (source)
  • Le prefet de police de Seine Saint Denis met en demeure un maire de faire censurer une fresque qu’il a inauguré dans sa ville et intitulée « Contre le racisme et les violences policières » : il est exigé de retirer de la fresque le mot « policières » pour faire plaisir aux revendications de policiers. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est dit solidaire de leur « indignation« , perpétuant le déni sur un fait établi (source) (source)
  • Depuis plusieurs soirs, des policiers participent à des manifestations non déclarées et illégales, avec usage de leurs tenues et moyens professionnels, devant différents lieux de pouvoir, sans la moindre intervention ni prise de position du gouvernement. Rappelons que leur « colère » est en réaction contre la proposition d’interdire l’étranglement, et la demande de fin d’impunité pour les actes racistes (source) (source) (source) (source)
  • Le préfet de police de Paris déclare ne pas être en mesure d’identifier les organisateurs de ces manifestations illégales de policiers, pourtant relayées par leurs organisations syndicales (source)
  • Les policiers impliqués dans la mort de Cédric Chouviat par étouffement ne sont toujours pas suspendus. Il les a alerté à 7 reprises qu’il étouffait (source)

ECONOMIE

  • Le gouvernement prévoit d’exonérer les entreprise de cotisations sociales sur certains emplois pour « favoriser l’embauche des jeunes » au prix de 10 milliards ou plus d’euros de pertes de cotisations sociales, notamment pour la Sécu (source)
  • Pendant ce temps, les rémunérations des actionnaires du CAC 40 continuent de s’envoler : en 10 ans, elles ont augmenté de 70% alors que le SMIC n’a augmenté que de 12%. Plus de 70% des profits sont distribués aux actionnaires, certaines entreprises ont versé plus de dividendes que l’ensemble de leurs bénéfices et se sont donc endettées pour le faire (source)

LIBERTÉS

  • Le Conseil constitutionnel valide que la « violation réitérée du confinement » soit un délit sanctionné pénalement : il n’est basé que sur l’établissement de procès verbaux de la police, et donc à son appréciation et ses éventuels abus, en limitant les possibilités de contestation pour la personne incriminée (source)
  • Le fonctionnement de l’application StopCovid n’est pas conforme à ce qui était énoncé par le gouvernement, à ce qui est écrit dans le décret d’application, et à ce que la CNIL a validé. La semaine dernière, nous vous rapportions que, contrairement à ce qui avait été annoncé et validé, l’application StopCovid collecte et transfère les identifiants de toutes les personnes croisées, pas seulement celles croisées à moins d’un mètre pendant 15 minutes. (source) (source)

SANTÉ

  • Seulement 14 notifications d’alerte ont été envoyées depuis le lancement de l’app StopCovid il y a 3 semaines, qui aurait déjà été désinstallée par une personne sur quatre, selon les propres chiffres du gouvernement. Ses frais d’hébergements et de maintenance sont estimés par le gouvernement jusqu’à 200 000 € par mois (rejoignant l’estimation précédemment faite par le journal l’Obs – comme nous l’avions relevé ici les semaines passées) (source) (source) (source) (source)

RECHERCHE

  • Frédérique Vidal, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, défend dans un entretien les mesures de la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (augmentation des primes, chaires de professeur junior, CDI de mission, augmentation de l’ANR, etc), sans considérer l’impact négatifs de ces mesures et des solutions déja existantes (tel l’amélioration de l’indiciaire, l’ouverture de postes au concours) (source)
  • Pour rappel, Notre article détaillé sur l’analyse de cette Loi est disponible ici.

SOCIÉTÉ

  • Le Défenseur des droits pointe que « Les discriminations fondées sur l’origine restent massives en France » et souligne « l’insuffisance des politiques publiques dans ce domaine » (source)