Menu
Libération
Ah tiens?

Finalement, les maths pourraient revenir dans le tronc commun en première et terminale

Depuis la réforme du lycée, en 2019, la part des lycéens ayant abandonné totalement les mathématiques va grandissant, notamment chez les filles. Ce qui alarme les enseignants et parents.
par LIBERATION et AFP
publié le 7 février 2022 à 7h51

Une réforme de la réforme ? Annoncée au détour d’une interview politique. Sur la forme, la méthode Blanquer semble éprouvée. Sur le fond, le ministre de l’Education a laissé entendre dimanche qu’il faudrait «probablement» faire revenir les mathématiques dans le tronc commun de la classe de première et terminale. Objectif : que «l’ensemble des élèves» aient davantage de «culture mathématique».

Depuis la réforme du lycée, qui a mis fin en 2019 aux traditionnelles séries (L, ES et S), les maths sont enseignées en dehors du tronc commun. Ils ne sont plus obligatoires à partir de la première, et peuvent être suivis comme spécialité (au nombre de trois en première, deux en terminale) ou avec l’option «mathématiques complémentaires» en terminale.

La réforme du lycée menée par Jean-Michel Blanquer a provoqué une chute très nette des enseignements en mathématiques. Le nombre d’heures pratiquées a baissé de près de 20%, l’une plus fortes diminutions toutes disciplines confondues, avec la technologie. Une baisse due à la sortie de la matière du tronc commun d’enseignement. Ne pouvant être choisie que comme spécialité, avec un niveau d’exigence élevé (programme et nombre d’heures par semaine comparable à ceux de l’ancienne filière S), elle a rebuté de nombreux élèves. Entre la première et la terminale, les maths sont abandonnées par un nombre record d’élèves.

«Je ne dis pas que c’est un faux problème»

Résultat : arrivés en dernière année de lycée, au moins 41% des élèves ne font plus du tout de mathématiques, selon les derniers chiffres du ministère. En outre, toujours d’après les données récoltées par l’éducation nationale, plus l’origine sociale d’un élève est favorisée, plus il est susceptible de faire des maths. Et les filles sont plus nombreuses à avoir abandonné la discipline que les garçons.

Le ministre de l’Education nationale était interpellé, sur CNews, sur les signaux d’alarme brandis par les enseignants, qui s’alarment de cette baisse du nombre de jeunes de première et de terminale qui suivent cette matière, en particulier chez les filles. «Je ne dis pas que c’est un faux problème. C’est un sujet sérieux, et je suis très ouvert aux propositions pour améliorer», a dit le ministre. «On a mis dans le tronc commun de première et de terminale un enseignement scientifique de deux heures» hebdomadaires. «Il faut probablement le faire évoluer pour qu’il y ait plus de mathématiques en son sein, pour la culture mathématique de l’ensemble des élèves», a-t-il ajouté.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique